LE CANETON ILLUSTRE N°4 (dimanche, 08 juin 2008)
Anne Poiré Guallino
Dans la perspective du Baccalauréat de français et dans le cadre du projet Soprano subventionné par le Conseil Régional, tous les élèves de 1ere vont rencontrer Anne Poiré.
http://auteurs.arald.org/cgi-bin/aurweb.exe/auteurs/voirb...
I – Biographie
Anne Poiré est née en 1965 ; elle habite à Belmont de la Loire, tout près de chez nous. C’est une écrivaine contemporaine, auteur de romans, de théâtre, de poésie et d’articles divers. On peut qualifier ses œuvres de variées et ludiques, mais elles peuvent aussi conduire à une réflexion poussée sur des questions existentielles. Elle s’intéresse beaucoup à l’art (peinture, sculpture) et travaille souvent avec son mari : Patrick Guallino. Ce dernier est pour sa part un artiste autodidacte qui a débuté à l’âge de quinze ans. Il est dessinateur, peintre, sculpteur. On peut dire que ses dessins ressemblent à ceux d’un enfant. Il se trouve entre deux univers : l’art brut et la figuration libr
II – Résumé d’une œuvre : Cyan@Volubilis
Cyan@Volubilis est l’histoire d’un garçon, Cyan, dont les parents sont peintre et enseignante. Il se sent rejeté comme beaucoup d’adolescents et commence à chatter sur le Net. On peut voir ici le thème des nouvelles techniques de communication. Il y rencontre plusieurs personnes, mais s’attache en particulier à une fille, Volubilis. Cette dernière l’aide dans son travail scolaire : il s’agit du rapport du professeur avec l’élève que connaît bien cet auteur car c’est son métier initial. Cyan lui fait part de son secret, le fait qu’il croit avoir vu un robot vivant. Par la suite, Volubilis disparaît du Net pendant un moment, en raison du décès de son oncle, médecin. Puis, au terme d’une longue attente pour Cyan, ils reprennent contact et procèdent à un échange par la poste, Cyan lui envoie la photo du robot et Volubilis lui fait parvenir un exemplaire de l’une de ses nouvelles. Il s’avère que Cyan a en fait pris une photo de Volubilis. En effet, quand elle était petite, elle a eu un accident puis s’est ensuivie une amputation. Maintenant , elle a beaucoup de mal à se déplacer. Son oncle, peu avant sa mort, l’avait appareillée pour l’aider à surmonter ce handicap qu’elle avait du mal à supporter. Cela nous montre que Volubilis est mal dans sa peau, tout comme Cyan : ce point commun les rapproche. Cyan , malgré tout cela ou peut-être à cause de cela, est tombé amoureux d’elle. La rencontre avec Volubilis via Internet lui a permis de s’ouvrir aux autres, mais aussi de voir qu’il y a des situations pires que la sienne. Tout au long de l’œuvre, on remarque une certaine pudeur de l’auteur, qui fait ici un constat sur les relations au sein de la société, ce dans le contexte d’une littérature de jeunesse.
DERNIERE MINUTE… DERNIERE MINUTE… DERNIERE MINUTE… DERNIERE MINUTE…
Ce vendredi vingt-trois mai après-midi, Anne Poiré est venue nous rendre visite, et ce fut GENIAL !!!... Cette écrivaine enthousiaste a su nous parler avec passion de son métier, de ses personnages, de ses conditions d’écriture, nous permettant au passage de faire de bonnes révisions avant le Bac, notamment à propos des genres littéraires. Elle nous a alléchés en nous lisant quelques extraits de plusieurs de ses ouvrages, complétant ainsi agréablement notre programme de Français, et nous donnant bien sûr envie de lire la suite !...
Ce fut vraiment un moment formidable que ces deux heures intenses passées en sa compagnie ! Peut-être certains d’entre nous trouveront-ils (ou retrouveront-ils) le chemin des livres !!!
UN GRAND MERCI DONC A ANNE POIRE pour nous avoir consacré du temps, et avoir su nous faire partager sa passion pour la littérature, et aussi pour les gens, notamment ceux a qui l’on ne donne pas forcément la parole d’ordinaire…
Les Bonnes
Les Bonnes est une pièce de théâtre écrite par Genet, en 1947. Les bonnes, personnages qui donnent à la pièce son titre, sont Solange (l’aînée, qui semble la plus révoltée) et Claire (qui paraît plus réservée). Ce sont deux soeurs au service d’une riche femme bourgeoise depuis plusieurs années. Ces deux sœurs entretiennent une relation assez ambiguë, peut-être homosexuelle, et s’habillent à tour de rôle des robes de leur maîtresse.I) Jean Genet :
Il est né en 1910 et est un enfant de l’assistance publique. Il connut la prison (accusations pour vol), la prostitution et l’homosexualité. Il écrivit en 1942 son premier poème en prison : Le Condamné à Mort. Il est extrémiste, anarchiste, et fait partie du théâtre de l’Absurde. Il est surtout connu pour ses pièces de théâtre,qui sont au nombre de cinq. Sa dernière fut écrite en 1961 et s’intitule Les Paravents. Il était en décalage avec la société contemporaine.
II) Le fait-divers :
Cette histoire est fondée sur des faits réels : Léa et Christine Papin, plus connues sous le nom des sœurs Papin, sont deux employées de maison, auteurs d'un double meurtre sur leurs patronnes, le 2 février 1933 au Mans. Ce fait-divers tragique - qui deviendra l’affaire Papin - et le procès des domestiques « modèles » ont éveillé l’intérêt de la France entière, des couches populaires aux milieux littéraires et intellectuels. Cela dit, cet engouement s'est plus apparenté à une excitation généralisée, les uns exigeant la mise à mort, les autres niant la singularité de ce crime et soulevant la question de l’exploitation des classes laborieuses. Cette histoire est donc fortement inspirée de ce fait divers terrible.
III) La représentation :
La scène était très sombre, et vraiment dépouillée. Seuls se dressent un miroir couvert de tissus, et une structure métallique sur le côté gauche. Les deux actrices étaient vêtues de noir, et pieds nus. Une lumière venant de très haut nimbait leurs silhouettes, comme si elles étaient en sous-sol. Tout le reste de la scène était sombre, l’atmosphère pesante, seuls les moments de rêves étaient plus éclairés. La structure métallique très symbolique représentait sans doute la société qu’elles veulent faire bouger mais qui reste en place, une société qui ne fait pas de cadeaux ! Quant à l’escalier de service, il est très utilisé par les bonnes, et est censé représenter leur désir d’ascension sociale. C’est aussi une image de l’enfermement, avec l’assimilation à un animal en cage. Le réveil symbolise le retour à la réalité mis en scène grâce à la lumière. Le miroir est utilisé comme un révélateur de la profondeur de l’âme, et de la personnalité réelle de chacune des bonnes (offrant ainsi une analyse psychologique). Les tissus évoquent les robes de leur maîtresse. Grâce à ces atours, elles se mettent en scène dans des rôles dont elles rêvent qu’ils les font sortir de leur dure réalité de vie. On note en outre un aspect de volupté, avec les tissus vaporeux. C’est aussi un moyen d’exprimer ses fantasmes.
IV) Conclusion personnelle sur la pièce :
Il y a eu des avis négatifs, dus en grande partie à des difficultés de compréhension de la pièce. Cette œuvre était en effet assez complexe, surtout à la première vision. Certains ont en outre été décontenancés, car ils n’ont pas l’habitude d’aller au théâtre. Néanmoins, d’autres ont aimé tout de suite. De plus, une reprise en classe et une mise en commun ont éclairé certains points trop obscurs. En revanche, des problèmes de discipline sont survenus, de la part d’autres écoles, ce qui a perturbé le bon déroulement de la pièce et nous a permis de mesurer combien il est important pour tous d’avoir un public réceptif.
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