Battlefield de Peter Brook et les élèves de première du lycée (vendredi, 10 mars 2017)

Ce jeudi, après leurs trois heures hebdomadaires de devoir surveillé, les élèves de Première du Lycée
Notre-Dame ont eu droit à une belle récompense : dans le cadre de leur abonnement à la Comédie de Saint-
Etienne, ils ont eu la chance d'assister à Battelfield, version renouvelée du fameux Mahabharata, créé pour le
Festival d'Avignon 1985, et qui avait remporté un succès considérable, en fascinant les spectateurs une nuit
entière. IMG_1443 (2).JPG
Mais, pour le metteur en scène Peter Brook, toujours aussi dynamique malgré ses quatre-vingt-douze ans,
il était nécessaire de reprendre - après plus de trente années -, ce texte fondateur de la littérature indienne pour l'adapter à des problématiques plus contemporaines.
Dans un décor quasi nu, quatre personnages s'interrogent sur la guerre et ses inévitables violences, mais
également sur la reconstruction après le carnage. Dans cette version dépouillée jusqu'à l'épure, Peter Brook,
assisté de Marie-Hélène Estienne, interroge le spectateur sur la violence, la responsabilité, la possible et
nécessaire reconstruction. Les paroles des protagonistes, délicatement soulignées par la musique de Toshi
Tsuchitori, cisèlent une véritable leçon de philosophie, que viennent encore appuyer les attitudes sculpturales des corps, dans une gestuelle remarquable de symbolique.
Chacun a pu projeter sur cette épopée guerrière qui déchire et décime une famille entière, des images du
monde qui nous entoure, mais également se livrer à une introspection bénéfique, afin d'extraire la quintessence de la vie. Un moment de pur théâtre, à méditer pour essayer d'accéder à la sagesse et à la sérénité qui font tant défaut à notre monde, englué dans l'individualisme, la frivolité et les fausses vérités...
Cette belle leçon d'esthétisme et de réflexion complète tout naturellement La résistible Ascension d'Arturo
Ui vu le vendredi des vacances, en attendant Je crois en un seul Dieu de Stefano Massini, qui permettra de clore un parcours sur les interrogations de l'homme moderne face à une société dont il pense qu'elle lui échappe.

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