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Enfin ... la 2ème édition !

LE CANETON ILLUSTRE

numéro 2

[journal modeste des élèves de la classe de Première L du Lycée Notre-Dame]

f01db415612fbe0734c6447930740294.jpgVOYAGE EN SUISSE    voir l'album !

 (Il va de soi que c'est notre vision, à nous Littéraires...)

Mardi 16 octobre

INSTITUT VOLTAIRE

            Malgré un léger retard dû à un accident sur la route, nous avons été chaleureusement accueillis par le conservateur, Monsieur François Jacob, qui nous a fait revivre la personnalité du célèbre philosophe des Lumières dans les moindres détails. Nous avons ainsi pu aisément compléter ce que nous avions appris en cours.

            Les Délices est la demeure qu'occupa Voltaire durant son séjour à Genève, avant de déménager pour Ferney. Dans la première salle, nous avons pu admirer des tableaux le représentant, ainsi que d'autres mettant en scène des personnalités qui lui étaient proches. Nous avons également eu l'occasion de jeter un oeil sur la bibliothèque, qui fait désormais référence parmi les chercheurs.

            Les deux salles suivantes regroupent soit des objets ayant appartenu au philosophe, soit ont été reconstituées selon l'ameublement de l'époque. La dernière pièce du rez-de-chaussée offre une exposition sur Candide, ce qui tombait à pic, puisque notre futur contrôle de lecture portait justement sur cette oeuvre !!!...

            A l'étage supérieur, trônait un buste, et nous avons admiré une série de croquis d'un artiste contemporain, qui a campé en quelques minutes seulement le personnage dans des poses typiques.
            Un grand merci à notre guide, qui a su rendre la visite intéressante grâce à ses nombreuses anecdotes, et à son humour.

MUSEE RATH, EXPOSITION SUR PHILIPPE DE CHAMPAIGNE

            L'exposition était intégralement centrée sur les rapports de ce peintre avec la religion, et notamment avec Port-Royal. Nous avons pieusement pris des notes sur des tableaux qui, il faut le reconnaître, faisaient l'objet d'une abondante documentation en annexe. Mais force est de constater que, si l'artiste est sans doute un maître du genre - lui qui a suivi tout d'abord les préceptes du courant baroque, puis s'est converti au classicisme -, nous n'avons pas toujours su goûter au maximum la substantifique moelle de tout cela, que nous avons trouvé un peu répétitif. Une bonne exposition donc pour les esthètes, mais un peu malaisée à suivre pour les profanes que nous sommes. D'ailleurs, les profs ne paraissaient pas plus convaincus que nous par l'art classique...

Mercredi 17 octobre :

Martigny : 9H30 :

Début de la visite de l'exposition  Chagall entre Ciel et Terre à la fondation Gianadda

Biographie de Chagall :

            Chagall, de son vrai nom Moishe Zakharovitch Shagalov est né en 1887 dans le quartier juif de Vitebsk, en Russie. Il est issu d'un milieu modeste. Il grandira, d'ailleurs, dans un shtetl de Biélorussie. Il connaît une enfance difficile, et ses premières oeuvres n'ont pas beaucoup de succès. En 1907, il part pour Saint-Pétersbourg, où il s'inscrit à l'Ecole Impériale d'Encouragement des Arts, qu'il quitte en 1908. A Paris où il s'installe, quelques amateurs d'art commencent à s'intéresser à son travail. En 1914, il organise sa première exposition personnelle à Berlin. Il fait un voyage à Vitebsk pour rendre visite à sa famille et à sa fiancée, mais la guerre l'empêche de rentrer en France?

. Il épouse Bella ; leur fille naîtra un an plus tard. Il dirige ensuite la nouvelle académie d'art de sa ville natale, puis part s'installer à Moscou ; il y réalise notamment des décors de théâtre. En 1923, il regagne Paris via Berlin, où il s'initie aux techniques de la gravure. A Paris, avec Bella et Ida, sa fille, Chagall retrouve son atelier à la Ruche, mais les toiles qu'il avait laissées avant de partir ont disparu; Il y en avait plus de cent cinquante. Elles furent vendues pendant son absence. Il les reproduira quasi à l'identique. La seconde guerre mondiale survient. Chagall et sa famille se réfugient à Blois avant de rejoindre André Lhote à Gordes en Provence. Conscient du danger, il quitte la France pour New York via l'Espagne. A la fin de la guerre; il regagne Paris pour quelques mois, le temps d'assister à la première rétrospective de son oeuvre au musée d'Art moderne, et repart aussitôt pour New York. Il se retirera durant la dernière partie de sa vie dans le Sud de la France. Il mourra le 28 mars 1985.

            Léonard Gianadda est un promoteur immobilier et mécène  suisse né à Martigny le 23 août 1935. Il constitue en 1978 la Fondation Pierre Gianadda en souvenir de son frère mort accidentellement le 31 juillet 1976.

            Ce musée est divisé en plusieurs parties : exposition Chagall entre Ciel et Terre,  exposition sur Léonard de Vinci et une collection privée d'automobiles.

1) Exposition Chagall entre Ciel et Terre :

  Les tableaux étaient présentés au travers d'un circuit, où l'on pouvait découvrir les oeuvres par ordre chronologique.

2) Exposition sur Léonard de Vinci :

  Dans cette partie du musée, étaient présentées de façon ludique les inventions de ce génie du XVIè siècle. Nous avons découvert qu'il n'était pas seulement un prodige de la peinture, mais qu'il était également un inventeur en avance sur son époque.

3) Collection privée d'automobiles :

Pour finir, les voitures présentées dataient des années 50. Elles étaient superbes, malgré leur vieil âge.

12H10 : Pique-nique dans un vieil amphithéâtre de la ville, où un père de famille s'est illustré dans une course à travers le monument, sans craindre aucune honte. Quel homme !

14H20 : Nous commençons la visite du musée d'art brut de Lausanne

        Y étaient présentées des oeuvres d'artistes fous, atteints de maladies mentales. Certaines oeuvres étaient donc très particulières ! Nous avons pu nous forger notre propre opinion sur ces créations d'un genre à part. Cela permet à ces gens de s'exprimer, par le biais d'une autre forme d'art, non conventionnelle. C'était un musée interactif, servi par des vidéos et une mise en scène ludique. Certains d'entre nous se sont posé la question de savoir si c'était vraiment de l'art. En effet, c'est le leitmotiv de ce musée : faire réfléchir les visiteurs sur les différentes natures de l'art. Certaines oeuvres pouvaient mettre mal à l'aise, avec un contenu parfois un peu choquant, ou du moins dérangeant, déstabilisant, tel Henry J. Darger, ou Michel Nedjar. Nous avons quitté le musée, pleins d'interrogations.

Fin d'après-midi à Lausanne : Visite de l'Expo d'Archéologie et de l'Expo de Géologie

Deux groupes d'élèves sont formés : les L/ES d'un côté,  pour visiter l'exposition  d'Archéologie ; de l'autre, les S qui ont visité l'exposition de Géologie.

Nous (L/ES) avons donc découvert les techniques de fouilles archéologiques modernes, ainsi qu'une présentation ludique de la vie de nos ancêtres. La visite fut agréable, malgré le peu d'éléments présents, la mise en scène étant très réussie.

Temps Libre dans Lausanne :

Les élèves et leurs professeurs ont donc pu découvrir cette très belle ville, et faire quelques achats.

Jeudi 18 octobre :

VISITE DU MUSEE DE  LA PHOTOGRAPHIE  

 Ce musée, en apparence minuscule, offre en fait une prodigieuse collection de tous les objets liés à la photographie. Il se prolonge sur plusieurs étages, et dans une construction annexe, le tout dans une atmosphère assez intimiste, qui permet à la fois de bien profiter de l'exposition, et de ne pas être gêné par les autres visiteurs. L'ensemble est ainsi organisé que, au fur et à mesure de la montée dans les étages, qui sont au nombre de trois, l'on progresse dans l'évolution de l'appareil photo et des techniques photographiques. L'ensemble est donc très pédagogique, et pas ennuyeux du tout, d'autant que nous avons pu faire des expériences avec un laboratoire reconstitué.

            Dès la première salle, l'interactivité prédomine, et le public est constamment sollicité pour participer à de courtes expériences, qui permettent de mieux comprendre, notamment tout ce qui concerne les lois de l'optique, un peu rébarbatives dans l'absolu pour des littéraires... Dans ce premier lieu d'exposition, nous trouvons les ancêtres de l'appareil photo actuel, et tous les procédés qui permettaient initialement de rendre compte du réel par le biais de l'image. Nous avons pu ainsi réaliser différents tests, qui nous ont fait comprendre les difficultés pour mettre au point des éléments fiables en la matière.  

         Au premier étage, sont offerts au regard du public les tout premiers appareils photographiques. De plus, nous avons aussi pu admirer des cylindres optiques, ancêtres de notre cinéma.

        Au dernier étage, nous poursuivons la saga des appareils, et découvrons également un ancien studio de photographe à la fin du XIXè, en regard d'un photomaton des années quatre-vingts.

       Dans la bâtisse annexe du musée, nous visitons une exposition de photographies consacrée à Alain de Kalbermatten, médecin, mais également photographe et grand voyageur. La première salle met en scène l'objet, dans des situations inédites, et donne ainsi un autre regard sur le quotidien. La deuxième s'intéresse à un hôtel désaffecté ; l'artiste magnifie ainsi le réel, à tel point que l'on oublie souvent ce qui est initialement photographié. Une troisième salle, enfin, traite de la couleur rouge, dans des variations somptueuses.

            Cette visite, variée, attractive, a su nous conquérir.

   LE MUSEE JENISH DE VEVEY ET LES INSTALLATIONS DE DENIS SAVARY                  

            Ce musée, ainsi que nous avons pu l'apprendre de la guide, est le fruit d'une donation, celle d'un riche industriel qui a permis d'ouvrir ce lieu d'exposition. Le jeune artiste Denis Savary a voulu, pour cette exposition, à la fois rendre hommage à Mme Jenish en élaborant des installations qui permettent de mettre en valeur la demeure, et offrir des espaces intimes, et d'autres plus mondains plus ouverts sur l'extérieur. A cet égard, l'ensemble nous a un peu fait penser à l'exposition sur l'Envers et l'Endroit, que nous avions pu voir la veille au musée d'Art Brut de Lausanne.

            Le jeune artiste, à qui l'on avait donné carte blanche, a à la fois utilisé des ressources qui se trouvaient sur place (à savoir issues des collections permanentes, puisque le musée possède un riche fond de gravures, d'oeuvres de Kokoscha, Félix Vallotton), demandé à d'autres artistes contemporains d'intervenir avec leurs réalisations, le plus souvent des installations, et exposé ses propres réalisations.

            Nous avons cependant été un peu déconcertés au début par ce qui s'offrait à notre regard ; et les explications qui nous ont été données n'ont pas toujours levé nos interrogations. L'art contemporain, en effet, nous est plus difficilement accessible, et nous ne voyons pas toujours où les artistes veulent en venir, quel message ils entendent nous transmettre.

               La première salle, plongée dans une espèce d'obscurité seulement traversée de quelques lumières tamisées, mettait en scène une série de cartes de voeux, déposées sur des tables basses ; au mur, l'on pouvait voir des rectangles gris, tandis que dans un coin, un poste de télévision, posé à même le sol de manière verticale, laissait des parasites apparaître... L'ensemble nous laissa fort perplexes... La guide nous indiqua alors la provenance des cartes de voeux : c'étaient ce que recevait régulièrement la conservatrice chaque année, et qu'elle gardait religieusement dans ses archives. L'artiste, pour oeuvrer dans le sens de l'intime et de la convivialité a sans doute voulu reprendre la tradition anglo-saxonne, qui veut que l'on expose dans le salon les cartes de voeux que l'on reçoit ; mais le fait que l'exposition regroupe les cartes de très nombreuses années, donnait une idée du temps qui passe et, dans une certaine mesure, de l'artificialité de ces envois, puisqu'il n'était pas rare de voir que les cartes étaient similaires d'une année sur l'autre, et que les formules rituelles, toujours semblables, brillaient pas leur absence de sentiment réel et leurs aspects conventionnels. Pour corroborer cette vision du temps qui passe, l'on pouvait entendre le pas cadencé d'un cheval, toujours le même, qui accentuait l'impression de piétinement. La télévision, quant à elle, qui ne diffusait aucune émission, ne présentait même pas la mire, nous semblait au départ hors de propos ; mais, avec les questions et les réponses de la guide, nous nous sommes demandé si ce n'était pas une autre illustration de la vanité des choses, et d'une espèce de circularité du temps.

            Notre étonnement face à cette première salle nous a sans doute empêchés de voir les fameux lapins annoncés dans l'affiche, et que l'autre groupe a pu déceler, en haut de la pièce, cachés dans la pénombre. Comme quoi, dans un musée, on ne voit pas tout ! Cela nous confirme dans l'idée qu'il faut faire plusieurs visites si l'on veut espérer comprendre !....

            Dans l'autre salle du même étage, nous avons pu voir au sol d'immenses réalisations faites de serpentins mis bout à bout, qui faisaient, par leur circularité, deux espèces de tapis colorés au centre de la salle, et pouvaient faire penser au tricotin de notre enfance. Sans doute était-ce une illustration du côté festif de l'art, mais également cela voulait peut-être évoquer les mondanités auxquelles toute maison doit s'adonner. Nous nous sommes interrogés pour savoir s'il n'y avait pas une continuité avec l'expression de la temporalité évoquée dans la précédente salle, mais c'est là pure hypothèse, et il est vrai qu'avec l'art contemporain, nous pouvons poser beaucoup de questions, mais n'avons pas souvent de réponses...         Dans l'une des vitrines le long des murs, iI y avait un pull de laine ; nous commencions à ébaucher des tas de théories, à mettre en relation avec les tapis centraux, quand la guide nous dit que c'était tout simplement le pull abandonné par l'un des ouvriers chargés de mettre en place les oeuvres, et qui avait déserté dès le premier jour ; comme quoi, parfois, l'art tient à peu de choses, et à trop théoriser, à être trop intellectuels, on se trompe !!!

            Au mur, une série d'oeuvres nous posa question ; dans chacune d'elles, de très loin, nous pouvions apercevoir un rectangle blanc, qui occultait une partie de la gravure, réalisée avec des oeuvres originales de Félix Vallotton, et qui font partie des collections permanentes du musée. Heureusement que la guide nous donna la solution de l'énigme : il s'agissait en fait d'un immense puzzle, qu'il fallait reconstituer au fil de la salle. Aussitôt, nous y vîmes une espèce de métaphore de l'art, puzzle à reconstituer au fil des expositions, des musées, et aussi des générations d'artistes...

            Dans l'immense escalier à double entrée, notre guide nous montra les clochers des deux églises dont elle nous avait parlé dans le hall d'entrée, et dont la caméra située sur le toit donnait une vision panoramique, notamment avec les coupoles.

            A l'étage supérieur, nous pénétrâmes d'abord dans la salle de gauche, aménagée comme une immense salle de réception avec, le long d'un mur, un canapé noir qui ne demandait qu'à être utilisé. Dans un coin de la salle, nous découvrîmes une vidéo. L'ensemble pouvait nous faire songer à n'importe quel intérieur où une famille regarde la télévision. D'autant que, au mur, l'on voyait une série de petits tableaux, organisés presque en croix de Saint-André, mais avec une petite variante qui semblait introduire dans cet ensemble une part de hasard. Nous retrouvâmes une oeuvre d'un artiste de l'art brut : Paul Amar, qui donnait encore à la pièce davantage l'impression d'être habitée, ainsi que Savary l'avait préalablement établi. Sur un mur, s'appuyait une partie de vélo, posée là comme aurait pu l'abandonner un enfant, dans un équilibre instable, que d'ailleurs l'un d'entre nous, sans malveillance aucune, heurta... II remit l'objet aussitôt en place, ayant eu l'immense privilège de participer ainsi, en direct, à l'élaboration de l'oeuvre ;   comme quoi,  l'on peut être artiste sans le savoir !!!...

            Toujours dans cette même salle, des clous enfoncés dans les parois retinrent notre attention ; fallait-il y avoir l'état latent d'un futur accrochage, une pièce dans laquelle des changements avaient été effectués, ou une oeuvre à part entière ???  Nos interrogations demeurent, mais l'un d'entre nous se fait encore beaucoup de souci pour savoir comment, une fois l'exposition achevée, le musée retrouvera sa bonne santé, après avoir été martyrisé par autant de clous, plaies vivantes dans le mur immaculé...

        Une autre série de petits tableaux, très satiriques, donnaient à voir des hommes dans des situations de la vie quotidienne ; l'un était même dans son plus simple appareil... Mais rien de commun avec un Apollon vivant !!!

            Dans la salle en face, des assiettes accrochées au mur, surplombant d'immenses tiges de métal, contribuèrent à notre incompréhension. Mais notre guide, une fois encore, nous dévoila une partie de l'énigme ; il s'agissait d'une référence aux métiers du cirque. Nous pûmes alors échafauder quelques hypothèses : les assiettes pouvaient peut-être, après le salon, nous faire songer à une salle à manger... Mais la présenter de manière traditionnelle n'eût pas correspondu aux idéaux de l'art contemporain ; il fallait au contraire suggérer, et laisser le public se constituer lui-même à la fois son parcours, et ses interprétations. Dans un coin de la pièce, il y avait aussi une vidéo : on y voyait un homme blanchir des sapins, tandis que, dans un autre court-métrage, un individu descendait des escaliers en roulant sur lui-même. Nous devons reconnaître que nous n'avons pas su trouver d'explication convaincante sur le sens â donner à ces oeuvres...

            Entre le " salon " et la " salle â manger", une petite pièce nous intriguait depuis un certain temps ; nous y entrâmes enfin : elle était plongée dans une semi-pénombre, et surtout, des bruits agréables qui venaient de fontaines disséminées dans tout l'espace se laissaient entendre. Nous nous livrâmes, dans cet espace, à une courte promenade qui nous fit déambuler entre des bustes, établis à des hauteurs différentes, et qui nous firent penser à l'Antiquité. II nous semble que c'était une vision de la culture, du savoir, véhiculée par les générations successives, et symbolisée par toutes ces fontaines, à la fois sources d'Hippocrène et véritable fontaines de Jouvence, puisque n'est-ce pas la culture qui nous fait rester jeunes (du moins dixit notre enseignante, parce que nous, nous n'éprouvons pas toujours le besoin de culture pour être jeunes !!!....) Tout autour de la pièce, des rubans jaunes, tels que ceux que mettent les viticulteurs sur leurs vignes alentour pour éloigner les oiseaux, donnaient une notre de couleur dans un ensemble en noir et blanc, et paraissaient en quelque sorte interdire la salle aux regards inquisiteurs, ou du moins nous en montrer le caractère intime, seulement accessible après un véritable parcours du combattant. Peut-être était-ce là le symbole de nos inconscients, ou encore l'envers du savoir, à mettre dès lors une nouvelle fois en relation avec l'exposition de l'art brut sur L'Envers et l'Endroit... ou encore le lieu réservé aux seuls initiés, qui se rencontrent au cours d'une promenade dans les arcanes de l'Art....             Nous retournâmes dans la salle précédente, attirés par un bruit nettement moins agréable. Dans un coin, nous découvrîmes un petit escalier. Durant toute notre ascension, nous aperçûmes des gravures caricaturales, tandis que le bruit strident allait croissant. Parvenus sur une espèce de mezzanine, nous pûmes voir enfin les travaux de Denis Savary en personne... Une série de petits tableaux, vraiment minuscules, parfois très caricaturaux, qui n'étaient pas sans rappeler Daumier, mais un Daumier modernisé, qui aurait porté son regard sur les dysfonctionnements de notre époque. Quant au bruit bizarre qui nous déchirait les oreilles depuis un certain temps, nous comprîmes enfin d'où il tirait sa source: une espèce de barbecue, avec une machinerie stridente, qui elle n'était pas sans rappeler Tinguely ; et alors, nous fîmes le rapprochement avec la carte envoyée par ce même artiste, et que nous avions vue dans la première salle. Décidément, l'art n'est pas toujours facile d'accès !!!.... Mais, â force de réflexion, l'on peut tout de même envisager quelques pistes...

USINE NESTLE        

           Nous pénétrons dans un hall relativement sombre, assez bizarre d'emblée, d'autant que nous brûlons tous d'envie de déguster tout de suite des chocolats... Nous sommes tout d'abord reçus par une hôtesse, qui va nous faire visiter les lieux. Fortement mis en condition par l'odeur de chocolat qui se propage un peu partout (en fait, un parfum de synthèse, mais nous avons plus que jamais l'eau à la bouche !!!...), nous devons admirer une série de moules anciens en métal, abandonnés parce qu'ils offraient prise à la rouille au profit de matières plus innovantes, et écouter l'historique de la maison, avec les précédents propriétaires qui ont fait la renommée du lieu. Ensuite, la guide nous fait découvrir les fèves de cacao, les amandes et d'autres ingrédients que nous sommes autorisés à goûter : enfin un avant-goût de ce que nous sommes venus chercher !... Puis c'est un film qui nous relate les différentes étapes de la fabrication de ce que nos papilles attendent depuis désormais trop longtemps.

L'ensemble est bien sûr fort intéressant, mais nous nous ruons enfin dans la salle de dégustation !!! Et là, quel plaisir, quel délice !!!... Des chocolats à volonté !!! Mieux que dans Charlie et la Chocolaterie !!!... Nous nous rassasions, avant de passer par le magasin, où nous faisons quelques provisions pour les jours à venir, et pour nos familles...                 Nous avons tous adoré cette visite ; bien évidemment, lorsque nous avons exploité en cours le voyage, nos enseignants nous ont un peu fait retomber de notre petit nuage, en insistant quasi exclusivement sur le côté commercial visé par Nestlé. Mais peu importe ! Ce fut l'un des moments les plus agréables !

ROMONT : LE MUSEE DU VITRAIL  

            Comme la visite avait lieu en fin de journée, nous étions tous un peu fatigués, et avons par conséquent moins apprécié, d'autant que certaines vidéos étaient en Anglais, et nous avons pu mesuré alors nos défaillances dans cette matière !!!...

          Ce musée propose une collection de vitraux assez conséquente, qui nous a permis d'envisager l'évolution de cet art, et de connaître les différentes méthodes d'élaboration ; d'ailleurs, un atelier présentait les outils, le four, et donnait des détails intéressants pour comprendre le fonctionnement et envisager les différentes étapes de la fabrication. Mais c'est surtout pour l'exposition Chagall que nos enseignants nous avaient conduits en ce lieu. Nous avons pu ainsi compléter ce que nous avions appris de cet artiste à la Fondation Gianadda, et mesuré combien ses dons étaient multiples. Etaient présentés des croquis, ainsi que des vidéos de ses réalisations, qui se trouvent dans plusieurs grandes églises ou cathédrales mondialement connues. Certes, l'ensemble était bien fait, mais nous aurions aimé, nous les élèves, ne pas nous limiter aux croquis et ébauches ; mais c'est sans doute parce que nous manquons de pratique dans la visite des musées, et de connaissances en la matière...

Vendredi 19 octobre:                  

LES MUSEES D'ETHNOGRAPHIE DE GENEVE I. «Un Genevois autour du monde»     

  L'exposition que nous avons visitée se déroule du neuf février au vingt-huit octobre. Son créateur est Alfred Bertrand (1856-1924).C'est un jeune rentier passionné de voyages et ardent défenseur des missions protestantes. II réunit lors de ses voyages une collection importante de photographies qui sont léguées au Musée d'Ethnologie de Genève. II s'interroge à travers l'exposition sur l'enjeu de l'image et son usage depuis la fin du XIXè siècle à nos jours. II compose un vaste catalogue de monuments, de personnages, de paysages, de botanique et de minéralogie. Tout cela pour un public peut-être en attente d'exotisme dans une époque où l'Europe, par sa suprématie militaire et industrielle, s'affirme sur le monde. II sera aussi partisan de « l'action civilisatrice » des Ba-Rotse, peuple d'Afrique noire, qui selon lui comprendront très vite l'intérêt de présenter leur meilleure image devant l'appareil.

            Tout au long de l'exposition, on s'interroge sur l'image et l'objet mis en valeur : controverse, manipulation,... Dans tous les cas, la photographie fait preuve d'une grande continuité.

II. « Scénario catastrophes »       

 La mise en scène de cette exposition n'a pas fait sensation auprès de tous, peut-être trop attractive ou spéciale. Du moins tout au long de l'exposition, les différents auteurs nous poussent à nous interroger sur l'influence de la peur, qu'elle soit religieuse ou politique. Lors d'une catastrophe, le gouvernement en place veut conforter sa position et les prétendants au pouvoir veulent en profiter pour le renverser ; c'est alors que les médias ont un grand rôle â jouer. Les derniers événements qui ont provoqué un sentiment de peur sont le dysfonctionnement informatique qu'il aurait pu y avoir lors du passage à l'an 2000, la grippe aviaire, les séismes comme le Tsunami et les multiples attentats. Toutes ces catastrophes, quelles qu'elles soient, ne doivent pas être oubliées. Certains artistes en font état, comme Voltaire qui, en 1759, dans Candide, relate le désastre de Lisbonne qui l'a profondément marqué.

 

L'ORGANISATION DES NATIONS UNIES OU PALAIS DES NATIONS            

Ce domaine fut légué en 1890 ; c'est une ancienne propriété de la famille Bevilliod de Genève. La ville de Genève fut choisie pour la construction du Palais des Nations car elle se trouve au centre de l'Europe ; d'autre part, la ville est symbole de liberté et de démocratie.

I - Le Domaine :            

              A - La salle

            Les bâtiments, constamment rénovés, ont été récemment agrandis et contiennent trente-quatre salles, dont cinq peuvent accueillir jusqu'à sept cents personnes. Sur le podium, le président et le secrétaire organisent le débat ; chacun a un temps de parole de quatre minutes, et un temps de réponse d'une minute trente. Pour éviter toute divergence, les ministres représentant les pays sont installés selon l'ordre alphabétique correspondant à leur nation. Les langues officielles du Palais des Nations sont au nombre de six : le Français, l'Anglais, le Chinois, l'Arabe, l'Espagnol et le Russe.

            B - Le parc et ses monuments :

            Le parc domine la rive droite du Lac Léman. Nous avons pu apercevoir la sphère armillaire qui fut offerte par un fondateur de l'Union Européenne, ainsi que l'étonnant monument de la conquête de l'espace donné par l'URSS. Malheureusement, pour des raisons de sécurité, nous n'avons pu visiter le parc. Tout au long de la visite des bâtiments, notre guide nous a présenté les différents cadeaux des Etats.

II - Les membres de l'ONU :            

L'Organisation des Nations Unies compte cent quatre-vingt-douze membres ; chaque pays cotise selon son PIB (Produit Intérieur Brut). Nous avons appris que les différents états peuvent participer aux colloques. Les états observateurs ou entités diplomatiques et géographiques ont également la possibilité d'être présents aux débats, mais n'ont pas de droit de vote, comme par exemple le Vatican ou la Palestine... De plus, les Organisations Non-Gouvernementales telles que Médecins du Monde, la presse ou encore le public sont autorisés à assister à certaines séances.

III - Le rôle de l'ONU :             Les Nations Unies défendent les droits de l'homme depuis le 26 juin 1945, date de la création de l'organisation. La fonction de l'ONU est en grande partie de comprendre les crises, de tenter de faire pression politiquement pour qu'elles se règlent à l'amiable.

ALLEMAGNE, SUITE (MAIS PAS FIN...)            

Clotilde Berthier, élève de Première S cette année, est partie l'année dernière cinq semaines en Allemagne : de juin à début juillet. Elle nous fait le compte-rendu de son voyage ; nous lui donnons la parole :

 

               " J'ai été accueillie près de Erlangen, à proximité de Nuremberg, par une famille d'amis franco-allemande : Corinna et ses trois filles : Veronica - dix-neuf ans -, Anne-Katerine - dix-sept ans - et Sarah - quinze ans - . 

               Dès  mon arrivée, j'ai été plongée dans l'ambiance allemande : c'était la Fête de la Bière à Erlangen. J'ai donc dû oublier la fatigue du  long trajet que j'avais effectué en train (plus de dix heures). Des tables et des bancs étaient dressés pour l'occasion au pied de la " Berg " (montagne) d'Erlangen. J'ai été, d'ailleurs, étourdie par la musique et peut-être un peu par la bière qui se vend, ici, en chopes d'un litre. Le même soir, j'ai découvert que le moyen de locomotion local était le vélo ; il est omniprésent dans ce land, et de belles pistes cyclables relient les villages entre eux. Cela m'a permis d'avoir une grande autonomie ; je pouvais ainsi aller me baigner avec Sarah dans un petit lac aux alentours les après-midi (car les élèves allemands n'ont pas cours et bénéficient d'une grande liberté) et le soir me rendre chez des amis.

               Tous les matins, j'ai accompagné Sarah et Anne-Katerine (elles étaient, suite à un redoublement d'Anne-Katerine, dans la même classe, en neuvième), à leur lycée, un des meilleurs de la ville. Tous les élèves suivent des cours de Latin et de Grec ! C'était en Mathématiques que j'avais le plus de facilité à suivre le cours. Les cours commençaient à huit heures pour finir à treize. Cette année, Veronica, qui était en treizième,  a passé son Bac, grande étape de la vie d'un jeune Allemand. A l'occasion de cet Abitur (équivalent du Bac en France), beaucoup de fêtes sont organisées, dont l'Abifest. Chaque élève est venu avec sa famille récupérer son diplôme sur une musique choisie. Le directeur, ou un professeur, fait un discours sur chaque élève et, par la suite, un bal est organisé. Le Bac est le passage de la vie d'un adolescent à la vie d'un adulte, bien plus qu'en France.

               J'ai vraiment profité de ce séjour, aussi bien au niveau linguistique que culturel. J'ai hâte de retourner voir Sarah, sa famille et ses amis, très accueillants. "

 

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