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NOUVEAU SPECTACLE DE THEATRE POUR LES ELEVES DE NOTRE-DAME

Ce vendredi trente octobre, les élèves des classes de Première du Lycée Notre-Dame se sont rendus à la Comédie de Saint-Etienne pour le deuxième spectacle de leur abonnement. Et ils n'ont pas été déçus !

Ils ont en effet assisté à la représentation de Peer Gynt d'Ibsen, mis en scène par David Bobée, directeur du Théâtre de Rouen, et familier des grandes pièces du répertoire classique. Et c'est une dramaturgie époustouflante qu'ils ont pu admirer dans ses moindres détails. Une vraie fidélité au texte, et pourtant des innovations remarquables ont su tenir en haleine la salle pendant trois heures et demie, sans la moindre seconde de fléchissement. L'acteur qui tenait le rôle éponyme était d'une virtuosité incroyable, tant dans la prouesse physique que dans une appropriation psychologique du rôle tout en finesse, et pourtant pleine d'exaltation et d'enthousiasme. Une prestation remarquable pour ce tout jeune comédien issu du Centre dramatique de Normandie.

Les autres comédiens  n'étaient pas en reste, et dans un décor somptueux et symbolique à la fois, la troupe a su donner corps à la vie de ce marginal qu'est Peer Gynt, jeune homme à la recherche d'une identité qui le fuit, arpenteur d'un monde qui ne semble pas fait pour lui, révolté qui n'arrive pas à achever sa quête d'idéal. De la jeunesse désargentée à la maturité aisée, puis à la vieillesse démunie, il ne parvient pas à conserver ce qu'il a : l'argent mal acquis lui est ravi, le pouvoir illusoire lui est confisqué. Mais, au terme de la vieillesse et d'un retour au pays natal, seul l'amour de la bien-aimée qui a su l'attendre pendant tant d'années pourra peut-être le rédimer. Anti-héros menteur, hâbleur, égoïste, il n'est en fait que la victime d'un monde qu'il ne choisit pas et qui le broie, un monde où des Trolls maléfiques illustrent le repli sur soi et le refus de l'Autre.

Chacun a pu retrouver dans cette fable à la fois onirique et terriblement réaliste, des accents contemporains : égocentrisme, insatisfaction permanente, déni du droit à la différence... Ces défauts propres à nos sociétés étaient encore accentués par une utilisation judicieuse des lumières, une intégration subtile mais prégnante de la musique. La scénographie astucieuse de Catherine Dewitt balayait toute l'histoire de l'art et des civilisations, des ombres chinoises qui faisaient penser aux silhouettes des vases de l'Antiquité grecque, jusqu'à l'évocation d'une humanité du voyage, qui n'était pas sans rappeler les films d'Emir Kusturica.

Un spectacle d'une telle qualité ne pouvait pas laisser des adolescents indifférents. Et la plupart ont été émus par cette pièce, et étonnés également de voir que l'on pouvait se laisser ainsi emporter par la beauté et la ferveur d'un tel théâtre. Et c'est avec impatience qu'ils attendent donc leur prochain spectacle, le jeudi vingt décembre !

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