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  • RECIT DU SEJOUR A TAUNTON (GB)

    14 février 2008, 9 heures, devant le garage Botton, tous les élèves participant à l’échange avec l’Angleterre, attendent avec impatience le car. En effet, nous avons hâte de prendre l’avion à Grenoble et de découvrir nos correspondants, avec qui certains ont pu échanger quelques mots via internet. Nous discutons tous en attendant le bus, imaginant nos « corres » comme on dit, les parents rechignent à partir, et lorsque le bus arrive, nous leur disons au revoir, chargeons nos bagages dans les soutes et montons dans le bus, qui doit nous conduire jusqu’à Grenoble, mais auparavant, détour par Nandax pour aller chercher les 10 élèves de Ressins qui participent eux aussi à l’échange. Une fois qu’ils sont dans le bus, nous reprenons route, l’effectif au complet.

                Nous arrivons à Grenoble aux alentours de 11 heures. Comme il est possible de s’enregistrer, nous le faisons de suite. A présent, tout le monde stresse un peu, en effet, c’est le moment de la pesée des valises, qui ne doivent pas dépasser 20kg, ce qui est difficile pour une fille ! Une fois l’enregistrement terminé, nos cartes d’embarquement en main, il est l’heure de manger. Pique-niquer dans un aéroport est assez amusant à vrai dire, on est vraiment pris dans l’ambiance du voyage. Le pique-nique terminé, il faut occuper son temps, alors direction le kiosque à journaux, histoire d’acheter quelques magazines et de flâner devant les sucreries . Mais, notre avion est annoncé, il faut donc aller passer le contrôle de sécurité, grand moment je dois dire. Il faut enlever son manteau, poser sacs, porte-feuilles et  téléphones portables sur un tapis roulant et même parfois quitter ses chaussures. Certains ont même eu l’expérience d’être fouillés ! Une fois cette formalité terminée, passage du contrôle de douane qui se passe sans soucis. Ensuite, nous attendons impatiemment le moment de monter dans l’avion, nous allons une dernière fois aux toilettes en France et embarquons, après un peu de retard , l’aéroport n’ayant pas annoncé notre avion. Mis à part ce détail, tout se passe bien dans l’avion, avec une légère appréhension mêlée a de l’excitation pour ceux dont c’est le premier voyage au dessus des nuages. Nous atterrissons à Bristol, dans le froid anglais, changement radical. Nous avions en effet laissé une température de 15 degrés en France. A l’aéroport, une fois les bagages récupérés, nous repérons le bus venu nous chercher, un Berry et chargeons nos bagages (enfin les garçons !). Et c’est parti pour 1h30 de trajet, au cours duquel le stress et l’excitation montent. Arrivé à Taunton, devant le lycée, nous récupérons nos bagages, et nous formons un groupe, face à celui des anglais, puis nous sont présentés nos correspondants.

                Je reçus une très bonne impression de ma correspondante. Elle me présenta quelques amis et nous rentrâmes chez elle, et je pus ainsi rencontrer sa famille. Le repas du soir fut délicieux, je pus goûter des palourdes et manger des moules, préparées et pêchées par son père. Je dormis comme un charme la première nuit. Le lendemain, nous nous retrouvons tous au lycée Richard Huish, très différent du nôtre, qui nous émerveilla, tant il était moderne et équipé en matériel multimédia ! Nous découvrîmes aussi le système éducatif anglais, qui semble beaucoup moins strict, et comprenant peu d’heures de cours. Ainsi, la journée du vendredi finie, chacun partit de son côté passer le week-end en famille. Pour ma part, je découvris le pub anglais, et le dimanche, je découvris comme beaucoup d’autres d’ailleurs, un village typiquement anglais, Dunster . Pour s’y rendre, il y a beaucoup de virages, il fallait donc avoir le cœur bien accroché. ! Le soir, je dégustais un délicieux roastbeef préparé à l’anglaise, chose amusante, les anglais ne prennent quasiment jamais de desserts.

                La semaine fut très chargée. Le lundi, excursion à Bristol, avec la visite du Science Museum. C’est un musée très intéressant, très interactif, avec tout une sensibilisation par la pratique de différents sports à l’obésité, avec un parcours qui permet d’obtenir et de comptabiliser différents résultats afin de découvrir sa forme physique. Il est aussi axé autour de la découverte des 5 sens, grâce à différentes activités, telles les lunettes déformantes avec lesquelles il fallait viser une corbeille…Enfin, il permet de découvrir l’allure d’un fœtus à différents stades de son évolution, grâce à sa représentation en plastique mou et enfin, il est équipé d’un simulateur , qui nous place dans le ventre d’une mère, avec donc un espace confiné, tapissé de plastique mou avec différents bruits et un sol qui bouge. Ce musée sensibilise aussi aux effets de l’alcool. L’espace du haut est composé du planétarium, où nous eûmes une séance de découverte des étoiles, de différents jeux autour de l’image et pour les plus petits, d’un espace destiné a la paléontologie. Par la suite, nous pûmes aller faire du shopping pendant deux heures environ et nous rejoignîmes finalement le bus afin de rentrer. Le mardi, je me levai aux aurores, car ma correspondante m’avait organisé une visite à Londres, où je pus faire du shopping, prendre « the tube »(le métro), et aller visiter Harrod’s, un immense magasin de luxe, avec un étage cosmétiques, un étage nourriture, vins…Nous rentrâmes le soir, par le bus, et je découvris , et cela en exclusivité, une station de police anglaise et pus tester le système judiciaire (mais en tant que « victime »). Le lendemain, je retrouvais deux autres français et leur correspondante pour une après-midi basket. Le jeudi, nous allâmes à Bath, qui est une très vieille ville, datant de l’époque romaine, dont elle a hérité ses bains (d’où son nom). Nous visitâmes les bains romains, grâce a nos audio guides, en français ! Ce qui est très étonnant c’est d’apprendre que les bains, pourtant à notre époque 6 mètres en dessous du niveau du sol, en étaient en fait à sa hauteur au temps des romains. Nous terminâmes la matinée par un temps libre, qui se prolongea jusqu'à 17 heures, pendant lequel nous pûmes faire beaucoup de shopping (les garçons compris), les magasins de Bath étant tout simplement géniaux. Le vendredi, je restais à la maison, et pus regarder différents films en anglais. Le samedi et le dimanche, je revis certains amis de ma correspondante, et pus, entre autres, rejouer au basket le samedi. Le lundi, ma correspondante étant malade, je suis allée sortir les chiens avec ses parents, ce qui me permis de discuter politique, et de comparer nos deux pays.

                Enfin, arriva le mardi, jour du grand retour, avec l’embarquement aux alentours de 7h30. Nous déjeunâmes un peu à l’aéroport, un peu dans le bus à la descente de l’avion. Nous nous sommes rapprochés des autres élèves, ce qui permit de connaître les secondes de Notre-Dame, mais aussi les terminales de Ressins. Finalement, nous arrivâmes à Charlieu vers 14 heures, fatigués mais heureux de notre voyage.

                Pour moi, ce voyage fut une totale réussite , j’ai hâte de voir ma correspondante en France et de lui faire découvrir mon environnement. Ainsi, un grand merci à l’équipe qui organise l’échange.

     

     

    Eloïse Lévêque

    Première ES

  • CDI - Marque-Pages de Février 2008

    Actualité

    LE MONDE 2

    N°206 : Qui habite les HLM de Neuilly ?

    N°207 : Hôtel Chelsea à New York, une légende s’éteint

    N°208 : Daniel Day-Lewis, le meilleur acteur du monde

    N°209 : Livre numérique, gadget ou révolution ?

    LE MONDE DOSSIERS § DOCUMENTS N°372

    Demain sera agricole ou...

    Littérature : La mémoire à vif de Patrick Modiano

    PHOSPHORE N°320

    Les enfants soldats

    Après-bac  Les secrets d’une inscription réussie.

    LES CLES DE L’ACTUALITE

    N° 740 : Spécial BD atelier manga

                  Les films gore

    N° 741 : Finance : bourse, rien ne va plus

                  Les Pygmées, un peuple menacé

    N°742 : Muséum d’histoire naturelle de Toulouse, cap sur le XXI° siècle

                 Menteurs ?

    N°743 : Arts martiaux, tous au tapis !

                 Simone de Beauvoir

                 Cahier spécial cinéma

    LES DOSSIERS DE L’ACTUALITE N°102

    Municipales, la bataille s’engage

    TDC N°949

    La sécurité alimentaire

    Sciences

    SCIENCES § AVENIR N°732

    Comprendre et vaincre la dépression

     Hors Série  N° 153 : Dix expériences imaginaires qui ont bouleversé la science. 

     

    SCIENCE § VIE JUNIOR N°221

    Les superpouvoirs du froid

     
    Langues

    I LOVE ENGLISH N°155

    Séjours linguistiques. Spécial anglais et sport.

    VOCABLE ALLEMAND

    N°534 : Berlin, capitale du 7ème art

    Allemagne, faits et réalités.

    N°535 : Vacances d’hiver à l’ombre du Matterhorn

    Sciences humaines

    L’HISTOIRE N°328

    Dieu contre Darwin

    Comment Charlemagne gouverne son empire

    Les glaciers vont-ils vraiment disparaître ?

    ARKEO JUNIOR  N°149

    Les guerres médiques

    Dans une rue au Moyen Age

    PHILOSOPHIE MAGAZINE N°16

    Je travaille donc je suis ?

    ALTERNATIVES ECONOMIQUES

    N°266

    Quand le Sud se paie le Nord

    Spécial élections municipales 2008 : gouverner la ville

     Hors Série N°76 :L’état de l’économie 2008

    Lettres et Art

    L’ECOLE DES LETTRES N°5

    Les voyages de découverte : Jacques Cartier, Samuel de Champlain

    JE BOUQUINE N°288

    Roman : Celle-Qui-Dort  de Marie-Hélène DELVAL.                                                      

    Extrait des trois mousquetaires en BD

    Dossier : Alexandre Dumas 1802-1870

    TDC N°948

    Léonard de Vinci, ingénieur et savant

    LE PETIT LEONARD N°122

    Léonard de Vinci

    A la découverte de l’art sumérien


  • LE CANETON ILLUSTRE N°3

    LE CANETON ILLUSTRE

    numéro 3

    [journal modeste des élèves de la classe de Première L du Lycée Notre-Dame]

     

    LE SALON DE L’ETUDIANT :

    Les élèves de 1 ère (L, ES, S) de Notre-Dame se sont rendus au Salon de l’Etudiant de St- Etienne le 17/11/07 grâce à la gentillesse de deux professeurs : M. DUTOUR, M. DURIX, et de la documentaliste : Mme VERMOREL.

    Nous sommes partis de Charlieu en car vers 8h30, et sommes arrivés au Parc des Expositions de Saint-Etienne vers 10h au moment de l’ouverture du Salon. Les élèves étaient libres de circuler et de se renseigner auprès des 90 stands présents, où des professionnels et des étudiants étaient à leur disposition pour répondre à leurs questions et calmer leurs angoisses.

    Il y avait également des conférences traitant des possibilités d’orientations  après les différents BAC (universités, classes préparatoires,…) avec de nombreux intervenants.

    Concernant les exposants, un grand nombre de secteurs d’activités étaient représentés. Il y en avait donc pour tous les goûts ; à noter que certaines écoles de la région étaient présentes dans le cadre de leurs programmes post-BAC.

     

                    Nous sommes repartis à 12h après deux heures de visite enrichissante pour nos projets d’études.


    LES CHANTIERS DE L’ORIENTATION :

             Le samedi 26 janvier, de nombreux Anciens élèves du lycée sont venus nous présenter leurs formations dans le cadre de nos futures orientations. Nous pouvons dire que tous les types d’études post-bac étaient représentés, ainsi qu’un CAP. Ce fut l’occasion pour les professeurs de retrouver des connaissances et de prendre de leurs nouvelles.

    Nous espérons que les élèves présents auront pu profiter des conseils des étudiants qui se sont gentiment déplacés et étaient malheureusement déçus de voir aussi peu de 1ères et de Terminale.

    Nous souhaitons donc plus d’enthousiasme de notre part l’an prochain pour une nouvelle rencontre !


    ALLEMAGNE : SUITE ET FIN AVEC LES IMPRESSIONS D'ELIE GONFRIER :

     

    Tout d’abord,  l’accueil de ma famille fut très chaleureux.  Je fus très vite mis en confiance malgré la barrière de la langue. Par la suite, nous apprîmes à mieux nous connaître et des liens forts se sont tissés. Ma famille m’a beaucoup impliqué dans les activités extrascolaires (sportives,  culturelles. . .) et je l’en remercie.

                    A l’école,  Delphine et moi restions ensemble, mais des relations se sont nouées assez rapidement avec nos homologues allemands, filles et garçons.  Quant aux professeurs, certains nous faisaient participer activement aux cours (nous avons dû faire un exposé sur la musique française en cours de Français),  tandis que d’autres ne se préoccupaient pas de nous.

                    En outre,  l’école allemande et l’école française diffèrent dans leur fonctionnement.  En effet,  la numérotation des classes allemandes est l'inverse de la nôtre. De plus,  les cours durent moins longtemps (45 minutes) et les relations beaucoup plus amicales et chaleureuses qu’en France. Il y a aussi beaucoup plus de « par cœur » en Allemagne.

    En outre, si la nourriture est quasiment similaire à la nôtre,  c’est le mode d’alimentation qui diffère : en effet, les Allemands mangent beaucoup plus souvent : notamment à 10 heures le matin pendant les cours. De plus, les repas ne sont pas servis exactement de la même manière : il n’y a pas la notion d’entrée,  de plat principal…Tous les plats sont présentés en même temps et les convives se servent à leur guise. Enfin, la mentalité Allemagne est différente de celle des Français : les Allemands sont plus amicaux, plus conviviaux, plus joviaux. Cela nous a permis, à Delphine et moi, de nous intégrer immédiatement et de ne pas nous sentir en marge vis-à-vis de nos camarades de classe notamment.

                    En conclusion,  je dirai simplement que j’ai eu une chance incroyable de pouvoir faire ce voyage et j’invite tous les germanistes à en faire autant.

    REACTIONS A PROPOS D'UN FILM QUI EST SORTI EN DVD ET QUE NOUS AVONS APPRECIE : LE LABYRINTHE DE PAN, DE GUILLERMO DEL TORO :

     

    Un peu d'Histoire :

    La guerre civile espagnole

    Le front populaire gagne les élections en février 1936. Le dirigeant nationaliste Franco Franscico arrive au pouvoir le dix-huit juillet 1936 ; c’est alors que débute une guerre civile, provoquée par l’assassinat du monarchiste Sotelo, guerre qui dure trois ans et divise le pays en deux.

    D’un côté , l'on a les Nationalistes, qui s’opposent au gouvernement républicain et qui reçoit l’appui d’une grande partie de l’armée, des phalangistes, des riches propriétaires, des monarchistes, de l’Eglise, d’Hitler et de Mussolini et, dans l’autre camp, les Républicains qui recherchent plus de libertés et qui sont aidés par une partie de l’armée,  les brigades internationales et l’Union Soviétique. Le conflit causa la mort de plus de 600.000 personnes, en partie à cause de la répression.  

                    L’Angleterre et la France appliquèrent une politique de non-intervention face à Franco le 15 janvier 1939. La France reconnut même le gouvernement de ce dernier le 25 février. Par la suite, de nombreux réfugiés républicains arrivèrent en France ainsi qu’en Amérique Latine. Hitler envoie la légion Condor qui est une escadrille qui expérimentera les bombardements massifs sur les villes dont Guernica, ce qui inspira le célèbre Picasso. Ce fut un véritable traumatisme pour toute la population autant culturellement que moralement. Certains auteurs tels que André Malraux ou bien Pablo Neruda se sont engagés auprès des Brigades Internationales.


    Rendre compte de la réalité selon Del Toro :

    Le faune représente une image assez négative, celle d'un être manipulateur et hypocrite ; il semble vouloir duper la fillette. On peut imaginer que le réalisateur le compare à Franco qui est arrivé au pouvoir avec des mensonges et en dupant une partie de son électorat. C’est pour cela que l’on peut penser que le faune et la petite fille sont représentatifs de  Franco et du peuple d’Espagne. Le réalisateur se sert ici de l’aspect fantastique et de son personnage pour retranscrire la vérité. Mais le faune va aussi aider l'enfant, et alors on peut se demander si le réel est toujours ce que l'on croit...

                    D’autre part, en 1944 la résistance s’organise, cela est caractérisé par l’enfant qui va naître, mais aussi par les trois épreuves que doit traverser Ophélia. Karen, quant à elle, représente les femmes et le statut qu’elles ont durant cette période sombre ; cette dernière n’a pas vraiment d’opinion politique. On peut voir aussi que Del Toro nous montre, en passant du réel à l'imaginaire, une certaine indécision de l’être humain entre ces différentes idéologies politiques ou religieuses. De plus, le rapport entre la réalité et le merveilleux est aussi traité avec le thème de la violence qui entraîne, via Ophélia, la perte de l’innocence. Le réalisateur veut montrer ici, les répercussions pas seulement physiques, mais aussi morales et existentielles, qu'a pu avoir ce conflit sur la population. On peut voir que le fascisme est incarné par le beau-père : le capitaine Vidal qui détruit le merveilleux, donc le libre-arbitre et la liberté de chacun, en commençant par Ophélia. Cette dernière représente l’espoir. D’autre part, Del Toro veut nous montrer que le merveilleux a ses limites car ce dernier n’est pas si rassurant que cela : des bêtes lugubres attendent en effet la fillette dès sa première épreuve. Les nombreuses scènes violentes illustrent le fanatisme du personnage, froid et barbare, de Vidal qui refuse l’imaginaire, le merveilleux ; c’est ce qui lui fera perdre son épouse. On comprend ici que l’innocence est plus forte que le mal, et ce malgré la mort d’Ophélia à la fin du film. On voit bien que cette dernière ne meurt pas tout à fait car elle est symbolise l’espoir en une vie meilleure.

    Le baroque dans le film :

                    Le baroque est au départ un courant qui tire son origine de la Contre-Réforme, mouvement qui, au XVIè siècle,  est destiné à lutter contre l’essor du protestantisme,  et à tenter de reconquérir des fidèles.  Or,  nous savons que Franco avait le soutien de l’Eglise ; le réalisateur entend donc ici fustiger cette alliance en se servant d’une atmosphère baroque,  mais dans un climat de subversion.  Force est néanmoins de constater que,  dès sa création,  le baroque avait aussi intégré cette composante.  Ainsi,  l’art devient,  dans le film,  à la fois le moyen de contester la façon dont les fascistes se comportent,  mais aussi l’occasion pour la petite fille d’échapper à ce monde angoissant des militaires,  pour retrouver l’imaginaire propre à l’enfance,  et ainsi fuir ce beau-père qu’elle ne parviendra jamais à aimer. . .

                    Le baroque est aussi le mouvement de la métamorphose,  puisque sa figure emblématique est Protée.  Dans le film,  nous voyons que le réel sans cesse subit des transformations,  soit sous l’effet des hommes, soit sous celui de l’imagination.  Ainsi,  des éléments qui proviennent du réel,  par exemple une vulgaire racine de plante,  se parent de vertus magiques,  telles celles de la mandragore,  et sont censés avoir des forces occultes.  Nous nous apercevons que le réel et l’imaginaire sont intimement liés dans cette oeuvre,  et que l’enfant a besoin de se recréer tout un monde,  à mi-chemin entre les contes qui font rêver, et les fables plus ésotériques,  pour fuir une réalité menaçante et sordide. Le monde de l’illusion devient alors, pour Ophélia, l’occasion de parfaire son éducation,  et nous la voyons suivre un véritable parcours initiatique,  qui doit lui permettre d’échapper aux forces du Mal,  pour sauver sa mère,  son petit frère,  et sans qu’elle le sache,  également,  pour boucler une histoire beaucoup plus ancienne,  puisqu’elle est en fait la réincarnation d’une princesse médiévale,  et qu’elle doit accomplir une quête semée d’embûches afin que l’imaginaire ne disparaisse pas.

                    D’ailleurs,  tout ce jeu entre réel et imaginaire,  tous ces éléments qui sont à la frontière entre notre monde et celui de l’illusion,  sont tout à fait,  une fois encore,  dans la perspective baroque ; car la mort,  dans ce courant,  n’est qu’un passage,  qui doit nous faire prendre conscience de la vanité de l’Ici,  par opposition à un Ailleurs qui constitue la vraie vie .  Or,  dans le film,  la vérité se trouve du côté de l’imaginaire,  puisque il échappe au temps,  ainsi qu’en témoigne la figure récurrente de Pan ; ce dernier permet à Ophélia de naviguer sans problème d’un univers à l’autre,  et de ne plus faire qu’une avec la Princesse à la fin,  alors qu’elle pénètre à nouveau dans le royaume rayonnant de son père,  où elle retrouve sa famille enfin rassemblée.

                    Par conséquent,  le réalisateur,  même s’il s’éloigne un peu des origines du courant dans ce film, réinvestit néanmoins la plupart de ses valeurs : critique de la vanité du pouvoir des hommes et des choses terrestres,  plaidoyer pour l’imagination et le rêve en même temps que panégyrique de l’art,  et surtout immense espoir. . .

     

    La mise en abyme de l’art :

                    Tout d’abord, on note le rôle prépondérant de l’imaginaire et de la lecture dans ce film. En effet, la petite fille s’évade de sa triste situation familiale : un beau-père franquiste pendant la guerre civile espagnole. La lecture joue donc un rôle central dans cette histoire, puisqu'elle survit grâce à cette littérature. Certes, elle mourra à la fin du film, mais elle gardera son innocence dans cette difficile épreuve qu’elle subit. C’est donc l’art en général qui la sauvera, en quelque sorte.

                    Nous constatons en outre que l’histoire s’écrit au fur et à mesure que le film prend place, et nous assistons ainsi en direct à la gestation de l'oeuvre. La feuille blanche, qui symbolise la vie de la jeune fille, se remplit au cours du film. C’est donc une mise en abyme de l’art en général : sa vie s’écrit, et s’immortalise sur papier, tandis que le film permet à l'histoire de s'immortaliser.     

                    Enfin, toujours dans la perspective de la mise en abîme, les constats passages entre le réel et l'imaginaire nous donnent à voir les finalités du film : il s'agit, à partir d'une histoire qui relève d'un certain romanesque, de témoigner d'une période importante de l'Histoire.