Ce vendredi, les élèves de première prenaient le chemin de Saint-Etienne pour la troisième et dernière représentation de leur abonnement à la Comédie. Suite à la "petite forme" vue dans les locaux de l'école il y a dix jours, ils ont pu assister à la pièce maîtresse de ce duo : Andromaque, un Amour fou. Ce spectacle est l'occasion, pour le metteur en scène, de renouveler la lecture de la célèbre pièce de Racine, et de s'interroger également sur tout ce qui gravite autour de la représentation théâtrale en général.
A partir du célèbre film de Jacques Rivette, L'Amour fou, qui filmait une troupe en train elle aussi de préparer une représentation de la pièce Andromaque, Mathieu Cruciani - qu'il n'est plus besoin de présenter tant ses précédentes mises en scène parlent pour lui -, a imaginé un dispositif complexe, qui projette des extraits vidéo, tandis qu'un cinéaste (Samuel Labarthe interprété par Arnaud Bichon) filme les comédiens en train de monter l'oeuvre de Racine. Le spectateur assiste alors à un ballet complexe, où les acteurs hésitent entre leur rôle dans la pièce, leur identité individuelle propre, l'image qu'ils donnent d'eux aux autres... et au public.
C'est tout un jeu subtil de la Compagnie The Party, qui donne à voir l'endroit et l'envers des personnages du décor, de la pièce, de la vie même, avec l'émergence de cette jeune génération qui entend tourner la page de la guerre de Troie qu'elle subit depuis son enfance. Mais ce sont aussi les préoccupations de nos contemporains qui sont évoquées. Energie créatrice, envie de vivre coûte que coûte, c'est tout un message d'espoir fou qui est livré au spectateur dans cet ensemble effréné, envoûtant, qui questionne chacun sur son rapport à autrui, à la vie, à l'art. Et ce sont des analyses intéressantes qui se profilent la semaine prochaine en cours de Lettres... Un vrai plus pour ces jeunes dans la préparation des épreuves du Baccalauréat !